Sommaire
- L’Initiative ontarienne d’épidémiologie et de surveillance du VIH (OHESI) continue d’affiner et de mettre à jour les méthodes qu’elle utilise pour améliorer la compréhension de la transmission du VIH en Ontario.
- Les rapports de déclaration des nouveaux diagnostics de VIH en Ontario sont importants pour (1) comprendre la transmission locale en Ontario et (2) éclairer le mieux possible les politiques et la planification de services adaptables pour toutes les personnes vivant avec le VIH.
- Afin de mieux saisir les tendances dans les diagnostics de VIH, nous faisons état de deux définitions de diagnostics :
- Les « nouveaux diagnostics de VIH », qui comprennent tous les nouveaux diagnostics, incluant (1) les premiers diagnostics ainsi que (2) les personnes qui avaient déjà des indications de VIH (c’est-à-dire qui connaissaient leur séropositivité au moment de leur premier test diagnostique nominatif en Ontario).
- Les « premiers diagnostics », une définition qui exclut les personnes qui avaient déjà des indications de VIH, y compris des diagnostics antérieurs documentés hors Ontario, et/ou des antécédents de test de charge virale en Ontario.
- Des personnes qui connaissent leur séropositivité au VIH peuvent être de nouveau dépistées, ultérieurement, et ces tests répétés peuvent ne pas être tous reliés aux résultats antérieurs. Il n’est pas possible de relier un test à un résultat antérieur lorsque :
- Le premier dépistage ayant livré un résultat positif a été effectué hors de l’Ontario.
- Le premier dépistage ayant livré un résultat positif était codé (non nominatif) ou anonyme.
- La personne a changé de nom ou de numéro de carte Santé (OHIP).
- En 2018, il y a eu 1 003 nouveaux diagnostics de VIH en Ontario. Comme conséquence de la distinction avec les cas de diagnostics pour lesquels il existait déjà des indications de VIH, nous savons qu’il y a eu 738 premiers diagnostics de VIH en 2018.
Quoi de neuf dans les données sur la surveillance des diagnostics de VIH en 2018?
Un portrait plus précis des personnes diagnostiquées ou amorçant des soins pour le VIH en Ontario et des personnes qui apprennent pour la première fois leur diagnostic de VIH.
Nouveaux diagnostics de VIH en Ontario
Nous faisons état des nouveaux diagnostics de VIH en Ontario afin d’éclairer le mieux possible les politiques et la planification de services adaptables pour toutes les personnes vivant avec le VIH. Les diagnostics de VIH incluent tous les diagnostics positifs pour le VIH en Ontario. Un nouveau diagnostic n’est pas la même chose qu’une nouvelle infection. La plupart des personnes qui vivent avec le VIH ne sont pas diagnostiquées l’année même où elles ont contracté l’infection.
La définition de nouveau diagnostic de VIH inclut : (1) les premiers diagnostics ainsi que (2) les personnes qui avaient déjà des indications de VIH. Les personnes ayant des indications antérieures de VIH avaient soit (1) reçu un diagnostic positif pour le VIH hors de l’Ontario puis elles ont été testées plus tard en Ontario (tel que mentionné dans la section des antécédents de dépistage du rapport de cas du Laboratory Enhancement Program (LEP) [Programme de bonification des données de laboratoire] ou dans le formulaire de demande de test); soit (2) des antécédents de test de charge virale du VIH en Ontario (sans pour autant avoir passé en Ontario un test relié et déclaré de confirmation diagnostique).
Les récentes tendances des nouveaux diagnostics de VIH pourraient être attribuables à des changements aux programmes de dépistage, à la transmission locale du VIH et/ou à la migration.
Premiers diagnostics de VIH en Ontario
Les premiers diagnostics sont de nouveaux diagnostics de VIH dépourvus d’indication antérieure de VIH. Nous utilisons ce nombre pour mieux comprendre quels diagnostics sont probablement dus à la transmission locale du VIH en Ontario – et par conséquent quelles populations pourraient être les plus à risque et bénéficier le plus des activités de prévention. Nous faisons état des premiers diagnostics de façon séparée afin de mieux comprendre la transmission locale.
Les premiers diagnostics excluent toute personne qui a reçu un diagnostic antérieur comme indiqué dans le formulaire du LEP, quel que soit le lieu d’origine du test positif antérieur (en Ontario ou ailleurs). En tenant compte également des antécédents reliés de test de la charge virale en Ontario en tant que preuve de l’obtention de soins pour le VIH, nous excluons également de ce nombre (1) toute personne ayant des antécédents de test de la charge virale en Ontario remontant à plus de 30 jours avant le test positif du premier diagnostic; et (2) toute personne obtenant un test de charge virale dans une période de 30 jours (y compris le jour même) et dont la charge virale est de <200 copies/ml.
Les deux définitions, nouveaux diagnostics de VIH et premiers diagnostics de VIH, incluent des personnes d’autres provinces qui reçoivent un résultat positif au dépistage du VIH en Ontario. Les deux définitions excluent les doublons – c’est-à-dire les diagnostics pour lesquels il existe un antécédent documenté d’un diagnostic antérieur de VIH en Ontario. Les doublons peuvent être repérés dans les dossiers de laboratoire ou la section des antécédents de dépistage dans le formulaire du LEP ou de demande de test indiquant la réception d’un résultat positif antérieur en Ontario.
Pourquoi certains nouveaux diagnostics s’accompagnent-ils d’une indication antérieure de VIH (IAV)?
Les diagnostics de VIH comportant des indications antérieures de VIH incluent (1) des personnes qui pourraient être nouvellement arrivées dans la province, qui connaissaient déjà leur séropositivité au VIH et qui font un test de confirmation du VIH en Ontario et (2) des personnes qui ont pu contracter le VIH en Ontario et qui vivent dans la province et y reçoivent des soins, mais sans avoir pour autant passé de test relié de confirmation diagnostique en Ontario. L’exclusion de ces cas indique plus clairement quelles personnes se font dépister pour découvrir leur statut VIH et, par conséquent, quelles personnes pourraient être plus à risque de contracter le VIH en Ontario aujourd’hui.
Des personnes déménagent en Ontario
Des personnes qui déménagent en Ontario en provenance d’une autre province ou d’un autre pays et qui connaissent déjà leur séropositivité au VIH peuvent être dépistées de nouveau pour le VIH à leur arrivée dans la province. Certaines des raisons de ce dépistage additionnel peuvent avoir trait à l’immigration, aux assurances et à l’entrée dans les soins. La plupart du temps, cette information est incluse dans la description des antécédents de dépistage de la personne, lorsqu’elle refait le dépistage en Ontario. Ces personnes ont été initialement diagnostiquées (et probablement infectées) hors de l’Ontario. Nous appelons ces nouveaux diagnostics « hors province » et ils sont comptés comme de nouveaux diagnostics comportant des IAV.
Des personnes ont des antécédents de test antérieur de la charge virale en Ontario
Certaines personnes ont un dossier relié d’antécédents de test de la charge virale en Ontario avant de recevoir un résultat positif à un test diagnostique nominatif en Ontario. Ces personnes ont déjà reçu des soins pour le VIH en Ontario. Les raisons pouvant expliquer qu’une personne n’a pas passé de test diagnostique relié avant de passer des tests de charge virale incluent les suivantes (et d’autres) :
- Un test diagnostique a été commandé pour une personne recevant des soins et connaissant déjà sa séropositivité (p. ex., par une nouvelle clinique ou un nouveau médecin)
- Son premier test diagnostique en Ontario avait été fait en mode anonyme ou codé [non nominatif] et n’avait donc pas été relié – ou pour une autre raison il n’avait pas été possible de relier son test diagnostique antérieur et ses résultats de mesure de la charge virale.
- Elle avait reçu un test diagnostique nominatif, mais a changé de nom ou de numéro de carte Santé (OHIP) depuis ce temps, donc son premier diagnostic et ses tests de charge virale n’ont pas pu être reliés.
- Elle a été diagnostiquée en Ontario mais n’a pas passé de test diagnostique lorsqu’elle a amorcé des soins en Ontario.
- Un test de la charge virale a été commandé pour une personne alors qu’elle n’était pas au courant de son statut VIH positif et elle a passé ultérieurement un test diagnostique.
Quelles tendances s’observent dans les nouveaux diagnostics et les premiers diagnostics en Ontario?
Le nombre de nouveaux diagnostics et le nombre de premiers diagnostics de VIH en Ontario entre 2009 et 2018 sont illustrés dans la figure ci-dessous.
Figure 1. Nombre de nouveaux diagnostics de VIH et de premiers diagnostics de VIH, Ontario, de 2009 à 2018
En 2018, les nouveaux diagnostics de VIH en Ontario ont été au nombre de 1 003. Après l’exclusion des diagnostics comportant des indications antérieures de VIH, le nombre de cas de premier diagnostic de VIH en Ontario en 2018 est de 738. Le nombre de nouveaux diagnostics de VIH en Ontario a été à son plus bas en 2013 et a augmenté chaque année de 2013 à 2018. Pendant cette période, il y a eu une augmentation plus importante du nombre de diagnostics comportant des indications antérieures de VIH. Le nombre de premiers diagnostics est demeuré relativement stable depuis 2013.
Considérations relatives à nos définitions et données de surveillance
- L’exclusion des diagnostics positifs antérieurs en Ontario (les doublons) n’est possible que si les tests antérieurs dont le résultat avait été positif peuvent être reliés. Les causes de données non reliées incluent la situation où un individu passe un test anonyme ou codé, avant son dépistage nominatif. Une autre raison possible peut être que la section « antécédents de test » dans le formulaire du LEP est absente ou n’a pas été remplie adéquatement. Le formulaire du LEP est reçu avec sa section sur les antécédents de test dûment remplie dans approximativement 50 % des nouveaux diagnostics effectués.
- Lorsqu’un individu a des antécédents de test de la charge virale, il se peut qu’il ait déjà passé un test diagnostique en Ontario qui n’a pu être relié à ses tests de la charge virale. Ce premier test diagnostique a pu être anonyme, codé, ou impossible à relier pour d’autres raisons. Lorsque cet individu est inclus, parce qu’il a passé un nouveau test diagnostique, il se peut qu’il ait été compté deux fois dans les données – soit au moment de son diagnostic antérieur et de son nouveau dépistage. Ces individus sont comptés comme étant de nouveaux diagnostics, mais sont exclus du nombre de premiers diagnostics.
Que sont les données de surveillance et que nous indiquent-elles?
- Les initiatives de surveillance de santé publique collectent, analysent et disséminent des données relatives à la santé pour aider au suivi de la santé des populations, pour fournir de l’information à celles-ci et pour contribuer à améliorer leur santé.
- L’information issue de ces données peut servir à surveiller le fardeau relatif à une maladie, à déceler des changements au fil du temps (tendances et flambées de transmission) et à éclairer et orienter les programmes de prévention et d’intervention.
- Les données de surveillance peuvent permettre de mieux cerner quelles populations sont à risque pour le VIH, y compris les caractéristiques démographiques, facteurs de risque et facteurs cliniques des personnes nouvellement diagnostiquées.
- L’Initiative ontarienne d’épidémiologie et de surveillance du VIH (OHESI) – une collaboration entre Santé publique Ontario, le Réseau ontarien de traitement du VIH, le ministère de la Santé de l’Ontario et l’Agence de la santé publique du Canada – s’efforce de fournir les données de surveillance les plus précises possible, pour l’Ontario.
- En affinant la définition des diagnostics de VIH, l’OHESI vise à estimer le mieux possible le nombre réel de personnes diagnostiquées du VIH pour la première fois, en Ontario, et à améliorer notre interprétation de la transmission locale et des tendances dans le temps.
Se faire dépister pour le VIH en Ontario
- Les données sur les nouveaux diagnostics de VIH viennent du laboratoire de Santé publique Ontario (SPO), qui effectue tous les tests diagnostiques pour le VIH demandés par des fournisseur(-euse)s de soins de santé de l’Ontario.
- Lorsqu’une personne se fait dépister pour le VIH en Ontario, le ou la professionnel-le des soins de santé (p. ex., un médecin ou un-e conseiller(-ère) en VIH) qui demande le test remplit un formulaire qui est envoyé à SPO. Ce formulaire, aussi appelé réquisition de dépistage du VIH, consigne de l’information sur l’individu concerné, y compris son sexe, son âge et ses facteurs de risque pour le VIH. Depuis 2018, le formulaire de réquisition de dépistage du VIH collecte également des données sur la race/origine ethnique, le pays de naissance et l’identité transgenre, en plus d’élargir les options de réponses aux questions « raison du dépistage » et « information de dépistage antérieur ».
- Si le résultat du dépistage du VIH est positif, le Laboratory Enhancement Program (LEP) transmet un deuxième formulaire à l’intervenant-e qui a demandé le test, de manière à collecter plus d’informations ou à demander des informations qui auraient été omises dans le premier formulaire. Depuis 2009, le formulaire du LEP collecte de l’information sur la race/origine ethnique, le pays de naissance et les antécédents de dépistage (des renseignements qui n’étaient jusqu’ici pas collectés dans le formulaire de réquisition de dépistage).
- La question sur les antécédents de dépistage, dans le formulaire du LEP, demande si l’individu dont le dépistage est positif a reçu antérieurement un résultat positif à un dépistage du VIH et, le cas échéant, si ce dépistage positif antérieur avait été effectué en Ontario ou à l’extérieur.
- L’information déclarée dans le formulaire de réquisition de dépistage du VIH et dans le formulaire du LEP est utilisée pour affiner les définitions de « nouveaux diagnostics ».
Feuillet d’information
Dépistage et diagnostic du VIH en 2018
Dans le feuillet d’information sur le dépistage et le diagnostic du VIH en 2018, l’OHESI fait état des tendances du dépistage et du diagnostic du VIH en Ontario au cours de la dernière décennie, avec un point de mire sur les nouveaux diagnostics en 2018.