Le nouveau rapport de l’Ontario HIV Epidemiology and Surveillance Initiative (OHESI), intitulé « HIV diagnoses in Ontario, 2019 », décrit les tendances du diagnostic du VIH en Ontario au cours de la dernière décennie (2010-2019) avec un point de mire sur les nouveaux diagnostics du VIH en 2019. Il présente une vue d’ensemble et les tendances du diagnostic dans les cinq populations prioritaires de l’Ontario (sous-groupes ayant un risque accru de contracter le VIH), selon le sexe, la catégorie d’exposition, la race/ethnicité, l’âge et l’emplacement géographique.
Conclusions clés du Rapport sur les diagnostics en 2019
L’année 2019 a affiché le taux de diagnostic du VIH le plus faible depuis 1985
Le nombre recensé de nouveaux diagnostics du VIH en 2019 est le troisième plus bas depuis 1985, année où l’Ontario a amorcé le dépistage du VIH. En proportion de la taille de la population, le taux de diagnostics du VIH par habitant en 2019 est le plus faible depuis 1985.
L’Ontario publie annuellement des données de surveillance sur le nombre de nouveaux diagnostics du VIH (notre meilleur indicateur du nombre de personnes qui apprennent leur statut positif et qui sont susceptibles d’avoir contracté l’infection dans la province) et sur le nombre de personnes ayant des preuves antérieures de leur statut positif qui ont amorcé des soins en Ontario (y compris les personnes ayant immigré en Ontario qui connaissaient déjà leur statut). En raison d’informations manquantes dans les historiques de dépistage du VIH, nous estimons qu’entre 6,3 % et 7,5 % des personnes nouvellement diagnostiquées ont un diagnostic antérieur du VIH qui n’a pas été répertorié.
Diminution du taux due à une baisse du nombre de diagnostics chez les hommes
En 2019, le nombre de nouveaux diagnostics du VIH chez des hommes et le taux de nouveaux diagnostics par habitant en Ontario étaient à leur plus faible depuis 1985.
Parmi les femmes de la province, le nombre et le taux de nouveaux diagnostics du VIH n’ont pas connu la même baisse et sont relativement stables depuis dix ans.
Diagnostics en baisse chez les hommes blancs, mais pas chez les hommes racisés
Depuis le début de l’épidémie, les hommes blancs constituaient la plus grande part des nouveaux diagnostics du VIH. Bien que ce groupe demeure en tête, le nombre d’hommes blancs nouvellement diagnostiqués diminue depuis quelques années – mais cette tendance ne se reflète pas chez les hommes d’autres races/ethnicités. Au contraire, le nombre d’hommes latino-américains nouvellement diagnostiqués du VIH a augmenté ces dernières années.
Les contacts sexuels entre hommes demeurent la principale catégorie d’exposition
Le rapport présente pour la première fois la répartition des nouveaux diagnostics du VIH selon la catégorie d’exposition. Ces catégories mutuellement exclusives (attribuées par ordre hiérarchique) servent à identifier les modes d’acquisition du VIH les plus probables chez un individu.
En 2019, parmi les 480 nouveaux diagnostics du VIH pour lesquels une catégorie d’exposition a été déclarée, une majorité (59,2 %) concernait des contacts sexuels entre hommes – et cette tendance est stable dans le temps. Un nombre de diagnostics considérablement plus faible a été attribué aux contacts hétérosexuels avec risque identifié (15,2 %), aux contacts hétérosexuels sans risque identifié (12,5 %) et à l’injection de drogues (8,1 %).
Note : La catégorie « Contacts hétérosexuels avec risque identifié » comprend les diagnostics pour lesquels des rapports sexuels avec une personne de sexe/genre opposé ont été déclarés, et pour lesquels soit le pays de naissance de l’individu est déclaré comme un pays où le VIH est endémique, soit son/sa partenaire sexuel-le est déclaré-e comme appartenant à au moins une des catégories suivantes : personne vivant avec le VIH; personne s’injectant des drogues; personne née dans un pays où le VIH est endémique; homme bisexuel.
Populations prioritaires
Les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes comptent encore pour plus de 6 diagnostics sur 10
Le VIH en Ontario n’est pas une épidémie généralisée; l’épidémie se concentre dans un petit nombre de populations qui ont une prévalence du VIH plus élevée que la population générale, que l’on appelle les « populations prioritaires » des programmes de lutte contre le VIH de l’Ontario. Les populations prioritaires ne sont pas mutuellement exclusives : une personne peut faire partie de plusieurs populations prioritaires à la fois.
En 2019, parmi les nouveaux diagnostics du VIH pour lesquels les renseignements déclarés étaient suffisants pour préciser une population prioritaire, près des deux tiers ont été attribués à la catégorie « Hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes » (GBHRSH), et un peu plus du quart à la catégorie « Personnes africaines, caraïbéennes et noires » (ACN).
Populations prioritaires : messages à retenir
- Le nombre de nouveaux diagnostics du VIH parmi les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (GBHRSH) a diminué de 343 à 307 entre 2018 et 2019, en grande partie en raison de la baisse des diagnostics chez les GBHRSH blancs qui pourrait être due à l’adoption de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour le VIH dans cette population.
- Plus d’hommes africains, caribéens et noirs (ACN) que de femmes ACN ont reçu un diagnostic de VIH en 2019 – une tendance stable depuis que les données de surveillance incluent les personnes ACN (depuis 2009). Près des deux tiers de ces hommes ACN diagnostiqués ont déclaré des contacts sexuels entre hommes en tant que catégorie d’exposition.
- La majorité des personnes qui s’injectent des drogues (PID) diagnostiquées du VIH depuis le début de l’épidémie sont des hommes. Entre 2016 et 2019, la région du sud-ouest de l’Ontario a connu une baisse de 73 % des nouveaux diagnostics du VIH parmi les PID.
- Alors qu’un plus grand nombre de personnes autochtones ont été diagnostiquées du VIH dans la région du nord que dans toute autre région sanitaire de l’Ontario en 2019, 59,3 % des nouveaux diagnostics du VIH chez des Autochtones provenaient d’autres régions, principalement du sud-ouest, de Toronto et du centre-ouest.
- La moitié des femmes nouvellement diagnostiquées dont la catégorie d’exposition était connue ont déclaré une exposition par contacts hétérosexuels avec risque identifié[1] (53,7 %); un quart a déclaré des contacts hétérosexuels sans risque identifié1 (23,2 %); et un quart, l’injection de drogues (23,2 %).
Vous trouverez une foule d’informations supplémentaires dans le rapport, accessible ici.
Des tableaux supplémentaires sont accessible ici.
Surveillez la parution prochaine d’autres rapports de l’OHESI!
L’OHESI est le fruit d’une collaboration entre les Programmes sur le sida et l’hépatite C du ministère de la Santé de l’Ontario, Santé publique Ontario, l’Agence de la santé publique du Canada et le Réseau ontarien de traitement du VIH. Elle a pour objectifs d’analyser et de surveiller, et de disséminer des produits de connaissances sur le sujet.
[1]La catégorie « Contacts hétérosexuels avec risque identifié » comprend les diagnostics pour lesquels des rapports sexuels avec une personne du sexe/genre opposé ont été déclarés, et pour lesquels soit le pays de naissance de l’individu est déclaré comme un pays où le VIH est endémique, soit son/sa partenaire sexuel-le est déclaré-e comme appartenant à au moins une des catégories suivantes : personne vivant avec le VIH; personne s’injectant des drogues; personne née dans un pays où le VIH est endémique; homme bisexuel.